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J’ ai peur d’ accoucher… Comment me préparer à un accouchement physiologique ?

4 juillet 2014

ambiance_ballonsuisse

L’accouchement est imminent.
Cela a beau être ma quatrième grossesse…
J’ai peur.
Peur de l’accouchement.

Mais pourquoi ?

Sans doute parce-que chaque grossesse est différente, chaque accouchement sera différent… et l’enfant qui va avec.
L’inconnu impressionne. L’inconnu fait peur.
Mais le connu aussi.

Je sais que je vais avoir mal.

La peur de souffrir.

Alors il faut se préparer à ça.
Cette fois-ci j’ai choisi de me préparer grâce au yoga et à la sophrologie.
Dans cette préparation, on nous a enseigné des postures, mais aussi des façons de réagir à la douleur.

La douleur qui fait peur est en priorité celle des contractions.

—> 3 réactions à adopter nous ont été proposées :

peridurale_posture

• combattre la douleur
Il faudrait la repousser, lutter contre…
Cette façon de gerer la douleur de la contraction ne me convient pas du tout.

• ignorer la douleur
Distraire son esprit, penser à autre chose pour oublier… à son objet fétiche visualisé pendant les séances de sophro par exemple.
Réellement ? Pour avoir vécu cette douleur, on peut l’ignorer et vaquer à ses occupations en début de travail, mais les contractions de la fin, impossible de faire semblant qu’elles ne sont que rumeurs…

• accompagner la douleur
Voilà qui me parle…
Accepter la douleur, la laisser nous envahir comme une nécessité, je crois que c’est l’attitude qui convient le mieux à mes accouchements rapides.
Il faut accueillir la contraction et visualiser l’avancement du travail, le col qui se modifie, s’agrandit pour laisser place au bébé qui s’engage.

Voilà comment j’espère pouvoir vivre ce 4e accouchement : en acceptant, sans lutter… pour accueillir.

Pour m’aider à être dans cette atmosphère, l’Ours est briefé.
Il doit maintenir ma bulle de sécurité. C’est lui qui est missionné pour faire le lien avec l’équipe.

J’espère pouvoir bénéficier de la salle nature afin d’accoucher peut-être accroupie, allongée sur le lit rond, ou autrement.
Je ne peux savoir à l’avance quelle position sera la plus adaptée pour mon confort et la descente du bébé.

De quoi pourrait-on souffrir également le jour de l’accouchement ?

D’une épisiotomie ou d’une déchirure.

perinee

Pour préparer les tissus du périnée, il y a les massages. On peut les faire sous la douche avec une huile végétale.
Je peux conseiller celle d’amande douce (facile à trouver) ou de bourrache qui sont très assouplissantes. Mais il y a aussi l’huile de noyau d’abricot, l’huile de coco ou de rose musquée qui sont très bien.
La zone a masser est la peau fine entre le vagin et l’anus.

Vous pouvez aussi faire des exercices de yoga qui assouplissent la zone.
Et pensez à vous baisser toujours en pliant les genoux et maintenant le dos droit, et non en pliant le dos pour ramasser un objet, faire un bisou à vos loupiots… ça fait travailler !

L’intant I, beaucoup de femmes ont également peur de faire caca !

Ce que je peux vous dire pour vous rassurer, c’est que, bien souvent, pendant la phase de travail, on a envie naturellement d’y aller, de ce fait on se vide avant la poussée.
A chacun de mes accouchements, environ dix minutes avant la phase de poussée, mais aussi à la maison pendant les contractions « gérables », je me souviens avoir eu besoin d’aller aux toilettes. La sensation est forte, la tête du bébé appuyant sur le rectum (voir photo ci-dessus : quand il passe le bébé écrase toute la zone du rectum).
Si jamais cela arrive, vous ne le saurez même pas ! Car les sages-femmes sont habituées et sont discrètes.
Quoi qu’il en soit, les sages femmes préfèrent que vous n’ayez pas pris n’importe quel diurétique ou suppo qui peuvent déclencher une diarrhée, et ça, ça serait encore moins cool…
Et si jamais vous êtes constipée pendant votre grossesse, c’est plus probable que cela vous arrive – Pour pallier à la constipation, je prends 3 granules 3 fois par jour de Collinsonnia canadensis 9CH, et depuis je ne suis plus embêtée !

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Quelles autres peurs vous habitent ?

Il y a peut-être la peur de ne pas y arriver,
de ne pas savoir pousser… ?

La poussée que je préfère est… de ne pas avoir à pousser ou presque pas…
Quand le travail a été mobile, qu’on a pu se balancer, faire descendre le bébé… le réflexe d’expulsion est là et on n’a pas besoin de pousser.
J’ai lu des tas de récits qui le prouvent et il me semble qu’à son dernier accouchement, ma sœur n’a pas eu à pousser.

Pour ma part, j’ai poussé à chaque accouchement par ignorance.
Et par précipitation de l’équipe.

Pour mon 1er, le bébé avait la tête qui bloquait à chaque descente sur mon sacrum. (on dit en O. S.)
On me demandait de pousser, mais il butait.  J’aurais pu tenter le changement de position mais l’équipe ne m’a pas proposé, le bébé étant déjà bien engagé et moi sur un lit de travail dans une salle pas très adaptée…
Pour ma 2nde, j’ai poussé une fois, parce-que j’avais mal, besoin de me soulager, que j’étais encouragée par les deux sages femmes… elles m’ont demandé de pousser une seconde fois pour faire sortir les épaules mais en fait je n’ai rien fait… (chut)
Et pour mon 3e, catastrophe, même avec un accouchement rapide et nocturne l’obstétricien a eu le temps d’arriver… (oui je ne vois pas ça comme un atout…). Alors que j’avais envie de rester debout, étant à « 10 », il a estimé à ma place que je devais m’allonger, il a joué 5 minutes avec la table pour la mettre à une hauteur confortable pour lui, puis m’a demandé de pousser expressément.
Je n’avais pas envie de pousser…
Je pense qu’en plus, les « sans-péridurales » représentant à peine 10% de cette clinique, l’obstétricien « oublie » quand les femmes n’en n’ont pas, qu’elles ressentent et sentent tout (ses gestes devenaient intrusifs, douloureux).
Mon bébé n’était pas assez descendue. J’ai donc dû pousser 4 fois en force…
Ce qui m’a paru très très désagréable et épuisant.
J’ai du faire la poussée où l’on bloque après l’inspiration. Celle où l’équipe vous dit (alors que vous n’êtes pas en situation d’urgence fœtale) « fâchez-vous« , « poussez vers bas comme pour aller aux toilettes » et au papa « relevez la tête de votre femme« …

J’aurai dû gagner en physiologie au bout d’un 3e et j’ai perdu, à cause de l’équipe, et parce-que je n’avais pas pu faire de préparation à l’accouchement.
Que tout est allé vite et que nous n’avions pas assez communiqué en fin de grossesse avec mon Ours.

Cette fois-ci, j’ai rencontré une sage femme géniale, au sein de la maternité où j’accouche. Dans ce même lieu depuis 2012, il y a une salle nature.
Alors même si toute l’équipe n’est pas habituée et que cette salle représente à peine 8% de leurs accouchements, elle a le mérite d’être là et d’avoir sensibilisé une partie des sages-femmes.
Depuis mon 3e accouchement j’ai appris à pousser sur l’expiration, en douceur.
C’est très efficace et j’espère pouvoir maintenir le cap et m’écouter ce jour là.

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Sachez toutefois qu’il y a une phase dans l’accouchement, peu avant la dilatation complète, où on perd ses moyens, on pense qu’on ne va pas y arriver, qu’on a besoin d’une péri… alors que non, on y est !

En bref, pour mettre toutes les chances de son côté pour un accouchement physio – et pour appréhender vos peurs :

faire une préparation à l’accouchement, avec une sage-femme qui connait la maternité où vous allez accoucher (haptonomie, yoga, sophro, piscine… ces types de préparation sont top en vue d’une accouchement physio)
visiter la maternité avant : c’est toujours mieux d’arriver dans un lieu connu, où l’on arrive vite à s’adapter, se mettre en confiance.
impliquer le papa : le papa est le garant du projet du naissance. Il doit connaitre vos désirs sur le bout des doigts car le jour J vous n’aurez envie de parler qu’en grognant ! (exemple pour ma part : je ne veux pas qu’on me perce la poche des eaux tant que le travail avance bien, je ne veux pas qu’on m’appuie sur le ventre, je veux pouvoir accoucher dans la position qui me convient le mieux, je ne veux pas être sondée —c’est un acte inutile sans péridurale—, sauf urgence, je ne souhaite pas d’intervention d’un obstétricien en salle nature…)
– préparer sa valise, les affaires du bébé afin d’être zen un mois avant.
prendre de l’homéopathie : Vous pouvez commencer 4 semaines avant avec par exemple une dose (12CH) le lundi d’arnica (douleur), le mercredi du caulophyllum (contractions efficaces et col mou) et le vendredi de l’actaea racemosa (accouchement plus rapide).
– boire de la tisane de feuilles de framboisier – j’ai pu en prendre avant mon 2nd accouchement et je n’ai eu que 15 min (intenses) de contractions (très) douloureuses.
– préparer son corps et son perinée grâce à des exercices et des massages -> il faudra investir dans un gros ballon et un coussin d’allaitement.
s’entrainer à bien respirer : pour récupérer entre les contractions, mais aussi pour savoir pousser sur une expiration.
connaitre les phases par lesquelles vous allez passer : le pré-travail (peut durer plusieurs jours), le travail avec ses différents paliers (contractions gérables, douloureuses, très… envie d’aller aux toilettes, perte des réalités, envie de vomir…), l’expulsion, la délivrance.
parler de vos angoisses avec une sage-femme ou d’autres femmes.

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• Voici la liste de livres qui m’ont été utile :

Accoucher en sécurité, Plaidoyer pour choisir une naissance plus naturelle — de Sophie Gamelin-Lavois
Un livre idéal pour s’initier à l’accouchement sans médicalisation à outrance, comprendre notre part animale et l’accepter, trouver des pistes pour vivre un accouchement sans péridurale.

L’attente sacré, Yoga, maternité, naissance — de Martine Texier
Si vous avez envie de faire des exercices de yoga chez vous, préparer votre périnée, comprendre votre corps et ce qu’il va vivre.

Accouchement, la méthode de Gasquet — par Dr Bernadette de Gasquet
Pour trouver des postures qui soulagent lors du pré-travail, du travail et réfléchir aux positions du jour J, même sans salle nature.

J’accouche dans 1 mois, le guide pratique de la préparation à la naissance — par Evelyne Cosquer-Fery
Pour se préparer à toutes éventualités de l’accouchement (avec ou sans péridurale, une césarienne…), appréhender le retour avec bébé et aussi l’allaitement, c’est un petit condensé facile à lire.

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Et vous quelles sont vos peurs pour l’accouchement ?
Est-ce que vous avez toujours peur même si ce n’est plus la 1re fois ?

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11 Commentaires

  • Répondre MissBrownie 4 juillet 2014 at 16 h 27 min

    Je crois qu’on a toujours peur, même si ce n’est pas la première fois.
    Tu sais, je ne sais pas pousser pour accoucher … je sais juste « me soulager » et je n’écoute pas quand on me demande de ne pas pousser (enfin sauf quand c’est pour éviter l’épisio), mais pour Chichi, oui, sa tête est sortie sans que je pousse (ou alors je m’en souviens pas lol)
    Je te souhaite un bel accouchement <3

  • Répondre Etoile 4 juillet 2014 at 16 h 39 min

    Dans tous les cas, je te souhaite un bel accouchement, en espérant qu’il corresponde à tes attentes et qu’évidemment, tout se passe bien. J’ai hâte de lire ton récit!!

    • Répondre Myzotte 5 juillet 2014 at 18 h 38 min

      J’espère aussi – ça se passe rarement comme on le prédit…
      le pire c’est pour la date, on se fait toujours « avoir » :^)
      Merci.

  • Répondre Emy Lie 4 juillet 2014 at 17 h 33 min

    j’aime tout ce que tu decrit et ta vision des choses. Je souhaite également un accouchement physio, sans peridurale. J’ai choisi une maternité plus loin qui accepte sans pbm de nous laisser prendre des positions différentes et qui respectent la femmme et l’enfant à la niassance (pas de bain avant le 3eme jour, pas de mesure le 1er jour etc…). Il y a des jours ou j’ai confiance en moi, en mon futur accouchement et d’autres ou j’ai peur, bien sur! Je me demande si je vais reussir à accepter la douleur si ça dure longtemps (1er accouchement express sans peri – j’ai eu tres mal mais pas longtemps!) donc je n’ai jamais du gérer des grosses contractions pendant des heures… et au contraire, si jamais ça va encore trop vite et que je n’ai pas le temps d’aller à la maternité…. bref trop de questions!

    • Répondre Myzotte 5 juillet 2014 at 18 h 41 min

      Oui EMy Lie j’ai l’impression qu’on a des points communs :^) J’ai les mêmes craintes car comme toi j’ai eu des accouchements rapides. C’est super d’accoucher vite car on a pas besoin de la péridurale mais du coup mais ça engendre d’autres craintes.
      As-tu prévu comment réagir si tu accouches chez toi ?

  • Répondre moineau16 4 juillet 2014 at 17 h 45 min

    Je n’ai rien fait de tout cela, ni préparation ni lecture, visite, entrainement… faute de temps, de disponibilité des SF autour de chez moi, de manque d’information. Au final, je n’ai pas eu besoin de grand chose pour mes jours J: 1er bébé par césa en urgence, affaire pliée et 2ème bébé arrivé 30 mn après mon installation en salle de naissance. Les premières poussées se sont faites toutes seules sans que je maitrise rien du tout; une sensation de marée montante incroyable. Je mesure ma chance, moi qui avais si peur que cela dure longtemps et qui étais si mal préparée.
    L’intérêt de la préparation à l’accouchement, c’est aussi de créer une relation avec une SF qui peut accompagner la jeune maman après l’arrivée du bébé, pour l’allaitement, les petites questions pour lesquelles on ne « dérange » pas le pédiatre ou le gygy. Çà, c’est ce qui m’a le plus manqué au final, parce que l’accouchement c’est l’affaire de quelques heures mais la période « nouveau-né » dure plusieurs semaines.

    • Répondre Myzotte 5 juillet 2014 at 18 h 44 min

      Oui tout à fait pour la sage-femme.
      La plupart qui propose la préparation sont aussi disponibles pour le post-partum. J’espère pouvoir continuer avec cette sage-femme mais comme elle sera en congès en aout, pas sûr que ce soit possible…

      C’est vrai qu’un accouchement rapide, c’est génial car on souffre certes, mais pas longtemps.

  • Répondre revue de presse du 5 juillet 2014 - M.M Blog – Materner avec un grand Aime 6 juillet 2014 at 11 h 45 min

    […] J’ ai peur d’ accoucher… Comment me préparer à un accouchement physiologique ? […]

  • Répondre mama artiste 10 juillet 2014 at 10 h 06 min

    Le concept du continum et l’ocytocine,hormone de l’amour sont des livres à lire pour une naissance harmonieuse! Belle naissance à vous!

  • Répondre Camille 11 juillet 2015 at 11 h 37 min

    Bonjour Mesdames,
    Je suis Camille étudiante sage-femme en 4ème année à l’école de Reims et dans le cadre de notre formation nous avons à rédiger un mémoire de fin d’étude. Le sujet de mon mémoire porte sur « l’accouchement démédicalisé aujourd’hui en France : parole donnée aux parents ». Je vais donc réaliser une dizaine d’entretiens de femmes ayant accouchées dans différentes structures.
    J’aimerai alors, si vous le souhaitez, vous proposer un entretien sur internet (skype ou autre) de 45 minutes environ afin de connaitre vos motivations, vos attentes, ce que vous avez mis en œuvre pour y parvenir ainsi que la réalisation finale de votre projet.
    Je reste à votre disposition pour toutes autres informations complémentaires. Vous pouvez me joindre, si vous êtes intéressée quand vous le souhaitez à cette adresse : gierak.camille@hotmail.fr
    Merci à vous par avance,
    Cordialement, Camille.

  • Répondre à revue de presse du 5 juillet 2014 - M.M Blog – Materner avec un grand Aime Annuler